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Les bruits de couloir de l'Assemblée Nationale

Remaniements, changements, réformes, licenciements, promotions... Est-ce que ça peut marcher si on change tout sans arrêt ?
Raffarin va-t-il se faire virer ? A l'Assemblée, les gens sont aussi colporteurs de ragots qu'ailleurs...

L’information en temps pas réel… Désolée !

Lundi dernier a eu lieu, à l’Ecole Militaire (Paris), un colloque sur l’intelligence économique (sous-entendu l’espionnage industriel, pour ceux qui, comme moi, ne voient pas tout de suite de quoi il s’agit tellement le terme est explicite) organisé d’après le rapport portant sur le même sujet livré récemment au gouvernement par Bernard Carayon, député du Tarn.
Après cinq bonnes heures passées à étudier la situation de l’espionnage industriel en France, son organisation et les difficultés éprouvées par les chefs d’entreprise face à l’énorme machine à renseignements que sont les Etats-Unis, les participants ont pu écouter le discours de clôture de Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur. Celui-ci a annoncé deux mesures importantes : premièrement, la collaboration « officielle » (si elle peut l’être) de l’Etat et des entreprises. Autrement dit, désormais les services secrets français (Renseignements Généraux, DST…) livreront les informations utiles aux entreprises, celles-ci économisant ainsi des sommes d’argent considérables allouées d’ordinaire à l’espionnage industriel. L’objectif réel, à peine caché, étant de tout faire pour concurrencer les Etats-Unis.
Deuxièmement, dès le début de l’année 2004, cinq régions (Provence Alpes Côte d’Azur, Pyrénées, Aquitaine, Alsace et Ile-de-France) auront carte blanche pour organiser elles-mêmes leur politique d’intelligence économique et ceci de façon autonome – et donc différentes les unes des autres, en utilisant ce nouveau partenariat entreprises/Etat. En 2005, les régions dont les performances auront été jugées assez satisfaisantes pourront les rejoindre dans ce groupe très fermé. Un autre aspect de la décentralisation, en somme !

Equateur vs. Texaco

1972-1992. Epitaphe ? Pendant ces vingt ans, l’entreprise pétrolière Chevron-Texaco a ravagé la forêt équatorienne. Le 29 octobre dernier s’est achevé le procès qui oppose cette firme américaine aux 30 000 indiens et agriculteurs d’Equateur qui ont porté plainte contre elle pour dommages environnementaux.

Pendant vingt ans donc, Chevron-Texaco a déversé « 65 millions de litres de pétrole brut et plus de 75 milliards de litres d’eaux usées contenant des déchets toxiques sur la forêt équatoriale et dans les fleuves » (voir l’article de Rita Burgos), ainsi que quantité de mercure.
L’entreprise est notamment à l’origine de la construction, dans les années 1970, du Système d’Oléoduc Transéquatorien (SOTE), un pipe-line de 498 kilomètres de long qui traverse la forêt amazonienne et les Andes pour déboucher sur le Pacifique. Une gigantesque usine à pollution et maladies à cause de ses fuites, qui touchent particulièrement la région de l’Oriente, au nord-est du pays. Elles ont contaminé l’eau, la faune et la flore, causant des maladies telles que des dysenteries, maladies pulmonaires et de la peau et autres cancers le long des fleuves Napo, Aguarico et San Miguel. Au nord de la ville de Lago Agrio (aujourd’hui rebaptisée Nueva Loja), une ethnie entière a disparu.
Sans parler des 10 millions de kilomètres carrés que la forêt tropicale aurait perdus à cause de la pollution et des défrichements.

L’exploitation du pétrole équatorien par des compagnies étrangères a longtemps été encouragée par le gouvernement, le brut restant la plus importante ressource économique d’Equateur. La Texaco n’est pas la seule à en avoir profité : Tripetrol, Elf, Shell, Maxus ou Continental étaient également de la partie.

Le procès vient tout juste de s’achever, mais en réalité les indiens de la région sont entrés dans cette bataille juridique depuis plus de dix ans, avec de nombreux dépôts de plaintes devant le tribunal de New York et tout autant de rejets. Ils se sont finalement tournés vers la Cour supérieure de justice de Nueva Loja, qui a estimé leur plainte recevable au mois de mai dernier.
Les indiens et agriculteurs qui se sont attaqués à l’entreprise, représentant huit ethnies locales, réclament 1,5 milliards de dollars de dédommagement, alors que les experts considèrent que le coût des dommages causés s’élève à six milliards de dollars ; mais rien ne pourra rembourser tous les maux dont souffre la population locale depuis que l’entreprise s’est implantée là-bas. Aujourd’hui, la Chevron-Texaco est partie mais les fleuves et les sols sont toujours pollués, ce qui veut dire que les problèmes de la population sont loin d’être terminés. Qui s’en occupera ?

L’histoire de ces indiens n’est pas complètement noire. Elle montre que, après des années d’exploitation de leurs ressources (environnementales comme humaines), certains peuples du Tiers-Monde trouvent la force de s’organiser pour faire face aux pays occidentaux qui se sont implantés chez eux et sont repartis un beau jour, laissant derrière eux tellement de dégâts, et ce par le biais de la justice.
Le nouvel article se fait attendre, non ? Je sais, je sais... Le plus dur n'est pas d'écrire l'article, mais de trouver le sujet. L'un de mes "principes" est de traiter, en réponse aux sujets déprimants, noirs et révoltants, d'événements qui montrent que tout n'est pas déprimant, noir et révoltant.
Et c'est dur...


Bientôt...
Vu sur le site web de Courrier International aujourd'hui :

Plus de six mois après la fin des opérations militaires majeures en Irak, le New York Times rapporte une information qui éclaire sous un autre jour les préparatifs même de la guerre. “Alors que les soldats américains se massaient sur la frontière irakienne et que les diplomates glosaient sur la guerre, un conseiller influent du Pentagone a reçu un message secret d’un homme d’affaires libano-américain : ‘Saddam Hussein voulait conclure un accord’.” La rencontre s’est faite à Londres, au début du mois de mars 2003, entre Richard Perle, l’un des faucons de l’administration Bush, et Imad Hage, qui avait été chargé par le régime de Saddam Hussein de procéder à des négociations secrètes de la dernière chance. “Les responsables irakiens, dont le chef des services de renseignement, ont dit à l’homme d’affaires qu’il voulait faire savoir à Washington qu’ils n’avaient plus d’armes de destruction massive et qu’ils proposaient aux experts et soldats américains de mener les recherches. L’homme d’affaires a déclaré dans une interview que les Irakiens avaient également offert de remettre un homme détenu à Bagdad et accusé de participation à l’attentat contre le World Trade Center en 1993. A un certain moment, le camp de Saddam a aussi promis de tenir des élections”, rapporte le New York Times.

PhR
Et voici enfin et en exclusivité celui qui vous attendiez tous avec impatience : le cinquième et ultime épisode de la saga Où en est l’Afghanistan ? !!! (Comme quoi on peut faire du spectacle avec tout...)

Où en est l’Afghanistan ? 5. Sécurité intérieure

Ça n’est plus un secret, la coalition américaine peine en Afghanistan. Les 11 500 hommes, dont 8500 Américains, ont bien du mal à instaurer un climat de sécurité stable, la menace la plus importante restant celle d’une nouvelle percée des talibans. En effet, il semble que ceux-ci, réorganisés grâce à une nouvelle administration militaire et la reprise des activités de la plupart des anciens chefs, mènent des attaques de plus en plus nombreuses, en particulier dans les zones pachtounes, situées à la frontière avec le Pakistan, où les talibans trouvent de l'aide.
Pour beaucoup, la recrudescence des activités des talibans est directement liée au comportement des troupes de la coalition sur le sol afghan : irrespect de la culture locale sous de nombreuses formes et arrestations arbitraires et violentes, conséquences de la « chasse aux terroristes », sont notamment observés de manière trop fréquente. Certains Afghans en sont d’ailleurs venus à penser que le combat des Américains était dirigé contre les musulmans en général. De plus, les militaires se sont avérés incapables d’empêcher l’augmentation du banditisme, qui se généralise peu à peu ; terrorisée, la population commence à se tourner vers les talibans qui, selon elle, maintenaient une « paix » relative lorsqu’ils étaient au pouvoir.
D’autres pensent que le danger que représentent les talibans est exagéré par les « seigneurs de la guerre » avec qui la coalition a fait alliance, qui conserveraient ainsi un rôle majeur dans l’administration du pays alors que le poids du pouvoir central est toujours largement insuffisant.

Les problèmes de sécurité touchent également la population de manière indirecte. Ainsi, la situation sanitaire dans laquelle elle se trouve, déjà dramatique, s’avère de plus en plus difficile à gérer : les civils travaillant pour des ONG sont pris pour cibles lors des attentats car considérés comme alliés de la coalition, ce qui rend leur vie et leur travail extrêmement menacés.

Le Monde a récemment pointé du doigt l’intensification de la culture du pavot en Afghanistan (interdite en janvier 2002 par le président Hamid Karzaï) : la surface qui y est consacrée est passée de 74 000 hectares en 2002 à 80 000 en 2003 et la production d'opium de 3400 à 3 600 tonnes, faisant du pays le premier producteur d’opium mondial ; « vingt-huit provinces : sur les 32 que compte l'Afghanistan, sont affectées aujourd'hui, pour 18 en 1999 » (édition du 30/10/2003). La lutte contre la culture du pavot s’avère d’autant plus difficile que celle-ci fait vivre de nombreux agriculteurs et « représenterait l'équivalent de la moitié du produit intérieur brut (PIB) de l'Afghanistan, qui s'élève à 4,4 milliards de dollars (3,8 milliards d'euros) » (édition du 29/10/2003), selon l'Office contre la drogue et le crime (UNODC) des Nations unies.
La drogue augmente l’insécurité dans le pays, les commandants se disputant le contrôle de la culture du pavot et de la production d’opium pour renforcer leur pouvoir.
Waaahh… Je viens de découvrir que mon site a été chroniqué il y a presque un mois dans mediaTIC, un site sur l’actualité des blogs…

Voilà la critique :

« Blog d'actualité
Ce n'est pas tous les jours qu'on découvre un blog en français sur l'actualité ; Stir WeBox traite des nouvelles internationales et se penche ces temps-ci sur l'Afghanistan et la conférence de l'O.M.C. à Cancun. Intéressant de se pencher sur ces propos. »

Ca me fait vraiment bizarre. Je suis lue !! Merci…
Pour la peine, je le rajoute dans les liens...

Mother India et Freud

Dans son livre Fous de l’Inde, Régis Airault témoigne de son expérience en tant que psychiatre au consulat français de Bombay. Pendant ses quelques années passées là-bas, il a pu à de nombreuses reprises observer que des troubles psychiatriques variés se déclarent chez beaucoup d’occidentaux, simples touristes ou résidents permanents. La plupart de ces personnes sont des adolescents au sens médical du terme (elles ont entre 15 et 30 ans) et se sont rendus en Inde de leur plein gré ; certaines ont très vite manifesté un « rejet » du pays dû au choc culturel devenu insurmontable, mais d’autres n’ont développé ces symptômes qu’au bout de plusieurs mois, voire plusieurs années.
Régis Airault a alors tenté de savoir quel était le facteur déclenchant de ces troubles (bien que différent selon chaque cas) et s’est notamment penché sur une tradition sociologique propre à bien des sociétés : le rite initiatique du passage à l’âge adulte. En effet, beaucoup de peuples incluent encore dans leurs coutumes une sorte de « test », passage obligé pour chaque adolescent et qui peut prendre différentes formes. Pour l’auteur, le service militaire était pour nous la dernière trace de survivance de cette période de transition et désormais, plus rien ne symbolise la rupture entre adolescence et âge adulte.
C’est certainement la raison pour laquelle de nombreux jeunes éprouvent le besoin de partir en voyage pendant quelques semaines ou plusieurs mois, dans le but de reconstituer ce rituel. Les troubles psychiatriques survenant au bout d’un moment (pour ceux qui auraient choisi l’Inde) auraient alors un rapport direct avec l’état mental hyper réceptif dans lequel ils se placent, alimenté par l’expérience d’un pays aux normes sociales tellement différentes qu’elles finissent par bousculer tout le schéma psychologique intégré par l’individu au cours de sa vie. L’auteur a d’ailleurs observé que souvent, ces troubles sont causés par des problèmes personnels non résolus, le voyage en Inde n’étant que le facteur déclenchant.
De retour dans leur pays d’origine, les patients voient leurs symptômes disparaître subitement et la plupart du temps définitivement, ayant retrouvé leur cadre social.

Au-delà de cette étude plus que captivante, il est intéressant de penser que chaque adolescent porte en lui le besoin instinctif de faire une pause et partir loin, à la découverte de lui-même et des autres, à la recherche de ses limites… Ce n’est peut-être pas ce qui vient à l’esprit de tout le monde en lisant cet ouvrage, mais j’ai trouvé cela « amusant » (et très révélateur).

A propos de remise en questions...

A propos de remise en questions, il y en a une qui ferait bien de s’y mettre : l’administration française. Déjà que je ne supporte plus que l’Etat ne donne pas la priorité à l’éducation comme il le faudrait, mais en plus l’administration paralyse le peu de moyens mis en place pour cette même éducation. Je pense tout particulièrement aux facs (et à la mienne, surtout, comme c’est étrange) qui font tout pour dégoûter étudiants comme profs dès la rentrée. Je n’ai aucune raison de me plaindre du contenu des cours qui, bien au contraire, mériteraient plus de reconnaissance, mais mon Dieu, l’administration…
Symbole de la lenteur, la mauvaise foi et l’inefficacité qui caractérise ce système : le Secrétariat, bête noire des élèves comme des profs qui redoutent d’avoir à en franchir la porte quand il s’agit de régler un problème quelconque. Ici, plus rien ne vous sépare de cette machine pas bien huilée et la dure loi de la jungle vous apparaît soudain, sans pitié. Vous en ressortirez toujours insatisfait, humilié et dégoûté.
Mais il n’est que la concrétisation d’une maladie dont les symptômes se perçoivent jour après jour à divers endroits de la fac. Ainsi, certains TD (Travaux Dirigés) sont surchargés, tout le monde s’en plaint. Parfois, un prof se propose d’assurer un nouveau cours à des horaires convenables mais on lui rétorque qu’en pleine journée, plus aucune salle n’est libre. Bien sûr, ledit prof s’est renseigné, il a réussi à en dénicher une, mais non seulement l’administration refuse qu’il y fasse cours, mais en plus elle lui en interdit l’accès. Pourquoi ? Parce que.
Pendant ce temps-là, les emplois du temps que la grosse bête immonde nous concocte sont tout sauf la bonne manière d’employer le temps. Dans ma filière, on s’en construit un nous-mêmes en choisissant un cours par matière parmi une liste qui nous est proposée. En théorie, on a de quoi se faire un emploi du temps de rêve. Oui mais, sauf que. Les cours qu’on souhaite suivre se chevauchent, ou bien ils sont complets et on doit tout recommencer au moment de l’inscription, ou encore on nous annonce qu’ils ont été supprimés et on doit, là encore, tout refaire ; souvent, alors que l’on croit avoir franchi tout ça, la première semaine de cours nous révèle que l’on va quand même devoir changer deux ou trois choses sans importance (mais qui, bien sûr, chamboulent tout) dont Madame n’avait prévenu personne.
Voilà. C’est comme ça tous les ans. Et tous les ans elle persiste et signe. Et tous les ans tout le monde se plaint : profs, élèves, personnel administratif… De toute façon c’est la faute de personne. Et encore, ma bonne dame, si ça n’arrivait que dans les universités ! Mais on ne change pas une équipe qui gagne…

Questions existentielles...

Je traverse depuis quelques semaines la pire période de remise en questions que j’ai jamais traversé (rien de grave cependant, il s’agit juste d’un état psychologique passager). Il faut dire que j’ai l’habitude de me poser beaucoup de questions sur moi-même et le monde qui m’entoure, mais cette fois-ci, l’importance de ma réflexion se mesure à la longueur que ça prend et à l’étendue des sujets sur lesquels je m’interroge.
L’un d’entre eux porte sur un aspect de ma manière de penser qui, je pense me bloque plus qu’autre chose et m’empêche d’aller de l’avant. Il s’agit de la différence et de la relation entre accepter, admettre et refuser, tout ceci portant sur un sujet : le monde dans lequel je vis.
Je me suis récemment rendue compte que j’ai toujours refusé d’admettre que notre monde n’est pas parfait. Une sorte de refus de passer à l’âge adulte, parce qu’il ne s’agit pas d’accepter l’imperfection du monde (ce qui me paraît dangereux car susceptible de nous entraîner dans une « stagnation intellectuelle et humaine »), mais bien de l’admettre, et c’est là que la différence dont je parlais plus haut entre en jeux. Il est inutile de préciser que je savais pertinemment que le paradis n’est pas sur notre Terre, je ne suis pas naïve à ce point-là. Les problèmes que traversent les peuples (guerres, famines, pauvreté) m’ont toujours touchés, et certainement plus que la plupart des gens d’ailleurs, mais ma volonté d’améliorer le sort des gens était moins motivée part une réflexion censée et pragmatique que part un refus aveugle de voir les choses en face et par un espoir utopique ou... naïf, je ne sais pas.
J’ai toujours beaucoup de mal à faire cette démarche, parce que la différence entre admettre et accepter est assez difficile à discerner quand on l’applique à un sujet aussi... vaste. Accepter sous-entend que l’on donne son accord et qu’on laisse faire les choses, sans s’y opposer. Avec fatalisme, en quelque sorte. Admettre, c’est prendre en compte ce qui ne va pas, en n’excluant aucune possibilité d’améliorer les choses, c’est même une étape importante dans le processus. Voir les choses avec objectivité, clairvoyance, pour mieux en combattre les aspects négatifs.

Ne faisant pas la distinction entre admettre et accepter, je vivais dans un refus obsessionnel d’accepter ce qui ne va pas dans le monde, et j’avais une peur maladive de finir par céder et de devenir ainsi « comme tout le monde ». Mais on ne refoule pas si facilement ce qu’on a dans la peau. Désormais, j’ai énormément de mal à reconnaître l’imperfection du monde mais, convaincue qu’il m’est nécessaire de le faire, j'essaye tant bien que mal et j’ai toujours la volonté d'aider les choses à s'améliorer...

Où en est l’Afghanistan ? 3. Droits de l’Homme

Le texte qui suit n’est qu’un résumé d’informations fournies par Amnesty International, largement suffisantes.

Selon l’association Amnesty International, l’aide promise à la justice afghane par les Etats-Unis, aussi bien politique que financière, tarde à venir. Selon le communiqué de presse du jeudi 14 août 2003, « les efforts des reconstruction des infrastructures, des institutions et de la société civile ont été entravés par le caractère précaire de la situation dans le domaine de la sécurité. De nombreux Afghans réclamaient une augmentation de l’aide et appelaient les donateurs à tenir rapidement leurs promesses d’assistance ».
Il en résulte que le pouvoir judiciaire est toujours « extrêmement vulnérable ». Procès inéquitables, torture, corruption... Le système pénal est gangrené par le manque de moyens. Plusieurs commissions chargées de reconstruire le système judiciaire ou de superviser les travaux sur les droits de l’Homme ont été créées mais aucune d’entre elle n’a obtenu le moindre résultat, faute de donateurs. Concrètement, les femmes afghanes « n’ont pas accès à la justice » et continuent de subir des traitements inhumains en toute impunité, les tribunaux allant parfois dans le sens de leurs ‘agresseurs’ - ceux-ci étant le plus souvent leur famille. Elles subissent une discrimination quotidienne, des intimidations politiques.

Dans le nord du pays, certains groupes ethniques (en particulier les Pachtounes) sont victimes de violences de la part des groupes armés et des milices. L’association estime le nombre de familles déplacées à l’intérieur du pays à 700 000, et le HCR éprouve de grandes difficultés à gérer le retour des réfugiés, toujours par manque de fonds.

Le rôle qu’a joué la coalition américaine dans certaines exactions n’est pas négligeable : celle-ci aurait notamment « financé et réarmé de milices et des commandants régionaux dont le soutien était essentiel dans la ‘guerre contre le terrorisme’, en dépit des préoccupations quant aux atteintes aux droits humains perpétrées par ces groupes ». De plus, les opérations militaires de la coalition (bombardements, arrestations...) dirigées contre les talibans et Al-Quaida ont causé la mort de nombreux civils depuis octobre 2001, dont le nombre reste indéterminé ; enfin, certaines personnes ayant été arrêtées ont affirmé avoir subi des mauvais traitements de la part des soldats américains.

Où en est l’Afghanistan ? 2. Santé, protection de l’enfance et éducation

Selon l’UNICEF, « la crise humanitaire est loin d’être terminée ». De nombreuses familles ont été contraintes de quitter leur foyer, et dans les régions les plus reculées d’Afghanistan, l’acheminement du matériel médical et des vivres est toujours très difficile. Les femmes et les enfants restent les plus menacés.

Du 20 au 22 mai 2003 s’est déroulée la deuxième campagne des Journées Nationales de Vaccination (JNV), durant laquelle six millions d’enfants ont été vaccinés contre la polio. Le gouvernement a décidé d’associer à cette campagne le premier programme national d’enregistrement des naissances, qui doit permettre de garantir un minimum de droits aux enfants (« vaccination, scolarisation, protection contre la traite, droit de vote et droit de participation à l’avenir de [leur] pays »), le but étant de « récolter des informations de base sur tous les enfants de moins d’un an et créer un registre central ».
Parallèlement, la campagne « Rentrée des classes » de l’UNICEF a été un réel succès : trois fois plus d’enfants que les 1,78 millions prévus seraient retournés à l’école après la réouverture officielle des établissements le 23 mars, amenant ainsi le nombre d’enfants scolarisés à son double par rapport à 2001 (« 4,2 millions d’élèves d’école primaire, dont un grand nombre de filles, devraient retourner en classe au cours de l’année 2003-2004 ») ; la Journée nationale d’unité pour les enfants, le 20 mai 2003, a d’ailleurs été l’occasion d’ouvrir des écoles neuves ou rénovées.
Mais le plus dur reste à faire : il faut former des enseignants et approvisionner les établissements en fournitures, ce que l’état du pays ne permet pas actuellement.
De plus, instruire les enfants ne suffit pas : dans un pays où seulement 51,9% des hommes et 21,9% des femmes savent lire et écrire, l’accent doit également être mis sur l’alphabétisation des adultes. Ainsi, le projet LAND AFGHAN (Literacy and Non-formal Education Development in Afghanistan), lancé le 28 janvier 2003 par un accord entre l’UNESCO et le gouvernement afghan, tente de mettre en place un solide réseau d’alphabétisation en formant le personnel et en fournissant le matériel nécessaires, tout en veillant à ce que les femmes puissent bénéficier du projet.

L’UNICEF rappelle que seulement 72 % des 191 millions de dollars nécessaires à leur mission ont été recueillis, ce qui menace la continuité des projets. L’action de l’organisation est cependant déjà notable : elle a par exemple fourni des vêtements chauds a plusieurs centaines de milliers d’enfants pour affronter l’hiver, fourni du matériel d’obstétrique à 8 hôpitaux et 12 dispensaires ainsi que des groupes électrogènes pour alimenter les salles abritant les femmes et les enfants à 12 hôpitaux, mis en place des campagnes sanitaires…

Les actions mises en place par les organisations internationales ont donc déjà commencé à prouver leur efficacité, mais il ne s’agit que de programmes d’urgence. En sera-t-il de même pour les projets à long terme ? Il semble que, déjà, une question de taille freine certaines initiatives : l’argent. Les financements viennent à manquer quand les résultats sont trop éloignés dans le temps pour être certains.

L'Afghanistan et nous

Les détracteurs des Etats-Unis utilisent beaucoup l'argument de l'Afghanistan pour dénoncer la guerre d'Irak : selon eux, la situation dans ce pays ne s'est guère améliorée et n'est pas prête de l'être, l'administration américaine se délaissant peu à peu de ce « fardeau ».
Qu'en est-il exactement ? Quels progrès ont été effectués depuis l'arrêt des opérations militaires ? Quelles initiatives sont en place ?
Pour tenter d'y voir plus clair, j'entame aujourd'hui une série de publications de comptes-rendus de recherches effectuées sur le Net.

Carte de l'Afghanistan

Où en est l'Afghanistan ? 1. L'agriculture

Selon la FAO, (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture), la récolte céréalière de cette année dépasse tous les records, atteignant les 5,37 millions de tonnes de céréales, ce qui diminue considérablement les besoins d’importations. Davantage de plantations, une utilisation plus répandue d’engrais, des programmes d’aide et un climat favorable en sont à l’origine.
Cependant cette réussite n’annonce pas forcément un progrès durable : en effet, certaines difficultés sont à prévoir pour l’année prochaine. Ainsi, le prix du blé a chuté dans certaines régions, engendrant des difficultés financières pour les agriculteurs, et les Afghans doivent faire face à une famine persistante, malgré l’abondance des récoltes : l’efficacité des infrastructures agricoles étant fortement amoindrie, voire inexistante, il restera des foyers de malnutrition dans les régions pauvres.
La situation agricole reste donc très précaire, pour les récoltes comme pour l’élevage, pour lequel des risques d’épizootie subsistent, et il est trop tôt pour considérer les résultats actuels comme des progrès acquis.

Cancún : le bilan

Le bilan de la cinquième conférence ministérielle de l’OMC qui s’est déroulée du 10 au 14 septembre dernier à Cancún, au Mexique, tient en un seul mot : échec. Les négociations n’ont abouti à rien, les pays pauvres refusant de se laisser faire, et ce principalement sur une question : celle de l’agriculture, et plus particulièrement les subventions que les pays développés accordent aux producteurs occidentaux pour faciliter leurs exportations (voir l’article du 3 septembre).
Alors qu’ils ont bien voulu attendre la fin de la conférence pour analyser les divergences qu’on a pu y observer, les journalistes semblent plus traiter de cet échec qu’il ne l’avaient fait de la préparation et des enjeux du sommet avant son ouverture. « On vous l’avait bien dit » ?
Pourquoi est-ce que je suis la seule à me prendre la tête sur des sujets qui prennent la tête?
Je préférais samedi soir, à Bastille, quand on avait tous trop bu...

Les gens normaux s'en foutent

J'étais en train de regarder "The Big One" de Michael Moore sur Arte. Le principe de ce documentaire est de dénoncer les entreprises qui licencient alors qu'elles réalisent des profits records. Quelquechose me tracasse. Comment un système peut-il fonctionner sur la base de licenciements?
Les entreprises qui usent de cette pratique alignent toujours le même argument : "nous souhaitons rester compétitifs". Et tout le monde se demande toujours comment une entreprise peut rester compétitive en perdant du personnel alors qu'elle n'a jamais aussi bien marché. Et tout le monde se dit que c'est un argument qui n'est pas valable, qui ne peut pas être valable, vu son absurdité.
Et pourtant, c'est réellement nécessaire, économiquement prouvé : pour rester compétitive, une entreprise doit effectivement licencier, elle doit toujours réduire ses coûts de production, etc. Si elle garde la même ligne de conduite, elle coule. Peut importe si elle est prospère.
Il n'est donc pas question ici de critiquer cet argument ni les sociétés qui les utilisent, puisqu'elles ont visiblement raison de le faire. Ce qui me dérange, c'est la logique même du système. Ce qui me dérange, c'est qu'un système soit assez "malade" pour fonctionner grâce aux licenciements. En fait j'appellerais plutôt ça un "dysfonctionnement".
Mais qui a dit que le système fonctionnait?

Est-ce toujours normal de penser qu'il faut changer ce qui n'est pas normal?

www.michaelmoore.com

Quand le libre-échange assomme les pays pauvres

À la veille de la cinquième conférence ministérielle de l’OMC qui doit se tenir du 10 au 14 septembre 2003 à Cancún, au Mexique, de nombreuses questions se posent quant à l’efficacité des programmes d’aide agricole aux pays pauvres, en particulier concernant le libre-échange avec les pays développés. Il semblerait que cette politique économique, au lieu d’améliorer l’agriculture des pays en développement en favorisant notamment les exportations, la menace au contraire, freinant ainsi l’économie et le processus de développement.

Pour M. Robert Zoellick, représentant des Etats-Unis aux négociations commerciales multilatérales (département d’Etat des Etats-Unis), le libre-échange, relevant « de l’ouverture de l’économie et de l’incitation à son évolution », est censé contribuer au développement des pays pauvres. Dans une conférence de presse donnée le 19 février, il a rappelé que les Etats-Unis ne croient pas en une politique commerciale mercantiliste ou colonialiste qui chercherait à maintenir les autres pays dans une position d’infériorité.
Pourtant, de nombreux pays en développement voient leur situation agricole stagner, voire régresser. Bon nombre d’entre eux, qui peuvent pourtant potentiellement subvenir à leurs besoins, se trouvent inondés de produits étrangers qui menacent la production nationale et toute la classe paysanne (les conséquences sur l’économie, nombreuses, ne seront pas développées ici) du fait de l’abaissement des droits de douane. La plupart deviennent des importateurs net, alors que l’objectif premier était de développer leurs exportations ; de plus, alors que les pays développés peuvent aisément faire face à des prix trop bas grâce à des subventions considérables, les habitants des pays pauvres se retrouvent incapables de se fournir une alimentation de base.
Lors de sa conférence de presse, M. Zoellick avait notamment cité l’exemple du Mexique qui, après s’être tardivement intégré au GATT (ancêtre de l’OMC) en 1986 et avoir « signé l’Accord de Libre-Echange Nord-Américain (ALENA) », puis « négocié huit accords de libre-échange avec 32 pays », a vu se multiplier « les investissements en provenance d’Europe, du Japon et d’ailleurs ».
A cette exception près qu’aujourd’hui, le Mexique s’avère être le parfait exemple de l’inefficacité de cette politique de libre-échange. Pire, sa situation agricole semble s’être dégradée depuis l’entrée en vigueur de l’ALENA : avec l’ouverture des frontières et la libre circulation des marchandises et des capitaux qui a suivi, le pays n’a pu faire face à la concurrence que les Etats-Unis et le Canada lui ont imposé. Ainsi, même si le volume du commerce a progressé de 116% de 1993 à 2001 entre les trois pays (Le Monde diplomatique, août 2003), les importations de maïs, elles, sont passées de 2 à 148 millions ; de manière logique, le prix payé aux producteurs mexicains a parallèlement baissé de 64%.
Aujourd’hui, face à une crise sociale grandissante, le Mexique, qui a adopté une nouvelle politique agricole protectionniste, envisage de renégocier certains aspects de l’ALENA concernant les secteurs les plus touchés (céréales et poulets) (Ministère du développement économique et régional
québécois).

Les négociations sur l’agriculture se déroulant dans le cadre de l’OMC ont commencé début 2000. Elles suivent l’objectif établi par la Déclaration de Doha (élaborée pendant la conférence ministérielle de Doha de novembre 2001), qui consiste à « établir un système de commerce équitable et axé sur le marché au moyen d’un programme de réforme fondamentale ». « Le but est de remédier aux restrictions et distorsions touchant les marchés agricoles mondiaux et de les prévenir ». Lors de la conférence, plusieurs dates ont été fixées quant à l’organisation de ces négociations mais sont difficilement respectées ; dans son rapport distribué aux gouvernements membres de l’OMC le 7 juillet 2003 lors de la rencontre de Genève, M. Stuart Harbinson, président de la Session extraordinaire du Comité de l’agriculture, estime que « l’objectif consistant à établir des modalités dès que possible restait hors de portée... Les choses étant ce qu’elles sont, des orientations collectives et des décisions sont nécessaires sur un certain nombre de points essentiels pour atteindre [le but fixé par le mandat de Doha] », concrétisé par la date limite du 1er janvier 2005, dans le cadre d’un engagement unique (OMC).

Au vu de la mauvaise volonté avec laquelle les pays développés appliquent les décisions prises dans le cadre d’une politique de libre-échange qui favoriserait les pays pauvres (baisse des subventions, des droits de douane, institutions de barrières non tarifaires, etc.) et les impasses auxquelles les précédentes négociations ont abouties, la conférence ministérielle de Cancún, qui vise à « faire le bilan de l’avancement des négociations et des autres travaux requis par le Programme de Doha pour le développement », semble d’emblée condamnée...

Rapport annuel d'Amnesty International : les Etats-Unis menacent les droits de l'Homme

Le 28 mai 2003, Amnesty International a fait paraître son rapport annuel pour l’année 2003 (éd. EFAI pour la version française). Du Burundi à la Colombie, en passant par le Bangladesh ou la Côte d’Ivoire, de nombreux pays sont accusés par l’association d’avoir laissé commettre les pires exactions. Certains Etats de l’Union Européenne sont mêmes cités, dans une moindre mesure, comme la Belgique, la France ou l’Allemagne, dont la police ou autres agents de l’Etat se sont rendus coupables de tortures ou de maltraitances.
Mais parmi tous ces cas, celui des Etats-Unis ressort régulièrement et de manière frappante, étant donné la disparité des faits recensés ainsi que leur nombre. Le rapport décrit longuement les conditions de détentions des prisonniers étrangers arrêtés après le 11 septembre, dont ceux de Guantánamo Bay, à Cuba, que les Etats-Unis refusent toujours de « reconnaître comme des prisonniers de guerre » (et qui ne représentent que la moitié des 1200 personnes arrêtées, certaines étant déjà condamnées à mort, d’autres ayant été relâchées après avoir été détenues dans des conditions anormales).
Mais les violations des droits de l’homme recensées ne s’arrêtent pas là : l’association dénonce des violences commises sur des civils par des soldats américains en Afghanistan et au Yémen, des « mauvais traitements et recours excessifs à la force par des représentants de la loi », engendrant la mort dans certains cas, parfois même sur des mineurs, les « conditions de détention dans les prisons de très haute sécurité », pouvant s’apparenter à « un traitement cruel, inhumain ou dégradant ».
Il est toujours question de la peine de mort, qui continue de frapper les personnes souffrant d’un retard mental et celles mineures au moment des faits, et qui continue d’être appliquée malgré de nouvelles preuves d’erreurs judiciaires.
Enfin, les Etats-Unis n’ont pas l’intention « de ratifier le Statut de Rome de la Cour pénale internationale ». Ils « ont demandé à plusieurs gouvernements de s’engager, par des accords bilatéraux, à ne pas déférer à la nouvelle Cour pénale internationale les ressortissants américains accusés de génocide, de crimes de guerre ou de crimes contre l’humanité. Dans certains cas, le gouvernement américain a menacé de retirer son assistance militaire aux pays qui lui opposeraient un refus »

Premier

Voilà, premier jour de Stir WeBox. Je ne compte écrire ni régulièrement, ni dans l'intention de faire quelquechose d'important. Certains posts seront objectifs, d'autres non (je crois qu'il ne sera pas difficile de faire la différence...).
N'hésitez pas à me signaler d'éventuelles erreurs, de fond ou de forme.
Merci!

Flavie H

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