Et si l’O.N.U. n’était pas menacée ?

Il y a un an maintenant, nous assistions à l’une des plus graves crises diplomatiques depuis la fin de la deuxième Guerre Mondiale. Du moins, c’est ce que l’on nous disait. Les Etats-Unis s’étaient mis en tête d’entrer en guerre contre l’Irak pour y chercher la preuve de l’existence d’armes de destruction massive, tandis que la France et l’Allemagne prenaient la tête du mouvement anti-guerre. Les débats s’enchaînaient à l’Assemblée Générale des Nations Unies, dans la presse, à la télévision, et bientôt deux camps s’opposèrent : ceux qui légitimaient la guerre en Irak et ceux qui la refusaient. Les pro-Américains contre les anti-.
Finalement les Nations Unies décidèrent de ne pas cautionner une action armée et, oh ! surprise, les Etats-Unis passèrent outre. Ils envoyèrent des soldats chez Saddam Hussein et tout le monde se dit que l’O.N.U. n’avait servi à rien, et qu’elle ne servirait plus jamais. C’était la fin du système mondial d’après-guerre et la confirmation de la toute-puissance diplomatique et militaire des Etats-Unis.

Un an après, les choses n’ont finalement pas beaucoup changé. Il n’a toujours pas été décidé de réformer le système onusien et celui-ci fait son travail comme avant. En fait je me demande si, au lieu de le discréditer, l’affaire de la guerre d’Irak ne lui a pas donné un petit coup de pouce. Je m’explique. Cette organisation existe maintenant depuis cinquante ans, cela fait donc cinquante ans qu’elle débat, décide, surveille, contrôle, prend des résolutions… elle a eu le temps de devenir une véritable institution, dont l’efficacité n’avait jamais vraiment été remise en cause.
Seulement c’est vrai que cinquante ans, c’est long et aujourd’hui la majorité des gens connaissent peut-être mal son fonctionnement et son utilité. Et c’est en cela qu’il me semble que la crise de l’année passée a justement été une bonne occasion de la redécouvrir. En effet à l’époque on en entendait parler tous les jours, les journaux télévisés rendaient compte des séances de la journée, images et explications à l’appui. Je me souviens avoir regardé pendant quelques dizaines de minutes une séance particulièrement décisive, ayant ce jour-là accès aux chaînes câblées qui la retransmettaient. L’O.N.U. était soudain devenue accessible et beaucoup prirent alors conscience de son existence et de son importance.

Quant à la décision des Etats-Unis de ne pas prendre en compte le vote des autres pays, est-elle si menaçante ? N’y a-t-il pas un courant mondial qui se dessine contre les actions et la politique de cet Etat ? Chirac n’a-t-il pas pris la décision de voter contre la guerre en tenant compte de ce même courant, démontrant ainsi l’influence croissante de celui-ci ? En clair, personne n’est dupe : les Américains s’enfoncent dans leur politique impérialiste et sont en train de se mettre tout le monde à dos, les pays émergeants en premier. Alors quand ils s’attaquent à la première institution inter-étatique alors que celle-ci est sur-médiatisée, je ne pense pas que ce soit eux que l’on veuille défendre.

L’O.N.U. est relativement efficace et l’opinion publique sait qu’elle existe. Prétendre qu’elle était devenue inutile n’a certainement pas été la meilleure réaction pour l’aider à le prouver.
« Les théoriciens les plus modernes affirment qu’il n’y a aucune relation entre la personne d’un auteur et son œuvre ».
Cette phrase est tirée d’un article d'Antonio Muñoz Molins, paru dans El País Semanal (pas récemment).

On en apprend tous les jours. Une telle idée me paraît un peu aberrante, il faudrait qu’on m’explique. Je ne m’y connaît pas en art et encore moins en théorie de l’art, mais s’il y a bien une chose que je sais dans ce domaine, c’est qu’un artiste est façonné par son passé, ses expériences, sa personnalité et tout ça transparaît dans ses œuvres. Tellement de facteurs interviennent dans la façon dont il réagit au processus de création, c’est ce qui fait la particularité de chacun. Demandez à dix artistes de peindre un sujet quelconque, vous obtiendrez dix tableaux différents. Faites la même chose avec dix cinéastes, dix sculpteurs, dix musiciens, ce sera pareil.
Non, l’œuvre n’est pas en « relation » avec l’artiste, l’œuvre est l’artiste.

C’est comme dire qu’un bon gros gâteau au chocolat n’a aucun rapport avec le lait de la vache ni le cacao…

Des nouvelles de Ciudad Juarez

Dans son édition du 19 février, Le Monde consacre un article sur la mobilisation d’actrices américaines et mexicaines contre le drame de Ciudad Juarez. Celles-ci ont défilé samedi 14 février avec plusieurs centaines d’autres manifestants pour exiger l’accélération de l’enquête concernant les meurtres et les disparitions de femmes observés dans cette ville.
Selon Amnesty International, entre 370 et 375 femmes auraient été assassinées et le nombre de disparues s’élèverait à plus d’un millier.
Le président du Mexique, Vicente Fox, « a désigné une spécialiste des droits de l’homme, Guadalupe Morfin Otero, pour diriger une commission de coordination des différentes enquêtes » et un procureur spécial, Maria Lopez Urbina, a été nommé par le procureur général du Mexique, Rafael Macedo, pour « élucider les meurtres de Ciudad Juarez ».
Ces nominations marquent l’entrée dans une nouvelle phase de l’enquête, qui appartient désormais aux autorités fédérales, et la prise de conscience de l’importance de l’affaire par le gouvernement mexicain. Reste à savoir si ces deux femmes parviendront à mener à bien leur mission, alors qu’elles ont déjà commencé à rencontrer l’opposition des autorités locales.

Tous les soirs, à 20 heures...

Jeudi 12 février, le CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) a adressé une mise en demeure à la chaîne publique France 2, suite à l’erreur commise lors du journal de 20 heures du 3 février dernier : le présentateur David Pujadas avait annoncé le retrait de la vie politique d’Alain Juppé, information qui s’était avérée inexacte. Cette décision a été prise selon la loi du 30 septembre 1986 qui stipule que les sociétés de programmes « assurent l’honnêteté de l’information ». Les journalistes sont ainsi tenus, et cela peut paraître normal, de révéler des informations véridiques.

Mais « assurer l’honnêteté de l’information », cela concerne-t-il uniquement le contenu de l’information ? Les journalistes ont peut-être un autre devoir… A la télévision, la forme est aussi importante que le fond, sinon plus. Devant un poste de télé, notre attitude passive diminue notre esprit critique et il est difficile de réfléchir à ce qu’un présentateur nous fait avaler. Or les journalistes en profitent trop souvent pour nous faire entendre et voir ce qu’ils ont envie que nous entendions et voyions. Deux fois par jour exactement, à 13 heures et à 20 heures.

Un reportage sur la vie trépidante du troupeau de vaches de Marcel B., fermier d’Ozouer-le-Voulgis, ou la cueillette des mirabelles par temps de pluie ne comportera que des informations exactes, pourtant il ne sera d’aucune réelle utilité et masquera d’autres informations, beaucoup plus importantes mais ne pouvant être diffusées faute de temps. Cependant au journal de 13 heures, on ne parle pratiquement que de ce genre de choses. Cela devient vraiment dangereux lorsque l’information est « détournée » : donner plus de temps d’antenne à tel sujet qui ne le nécessite pas vraiment, choisir même de traiter un sujet plutôt qu’un autre… (Il y a deux ans, en période de campagne présidentielle, tout le monde sait que les journaux télévisés ont diffusé des sujets sur l’insécurité beaucoup plus qu’en temps normal). Pendant ce temps-là, ailleurs il se passe des choses qui n’ont rien à voir avec les mirabelles et on n’en parle pas…

Il ne faut pas se leurrer, les gens ne sont pas tous supra-intelligents, ils n’ont pas tous la capacité d’analyser ce qu’on leur sert. La télévision, qui pour beaucoup constitue l’unique vecteur d’information, en est arrivée à un point où elle les manipule tout en leur faisant croire qu’ils sont pleinement maîtres de leurs pensées. De nombreuses personnes en sont ainsi amenées à avoir une opinion injustifiée et influencée. C’est peut-être le but recherché. Et après ils discutent avec leur entourage de ce qu’ils ont regardé la veille au soir et vont voter.

Le débat est trop large et je ne peux pas en traiter tous les aspects ici mais je voudrais juste rappeler que l’information ne doit pas être seulement complète, elle doit être bien faite et responsable. La qualité plutôt que la quantité, en somme…

Orientation...

«
- Bonjour, j’aimerais savoir comment faire pour intégrer le DEUG d’Economie l’année prochaine, s’il vous plaît.
- Quelle est votre situation ?
- Je suis en première année de DEUG MIAS (Mathématiques et Informatique).
- Vous savez que vous pouvez vous réorienter maintenant pour intégrer le DEUG au deuxième semestre ?
- Oui, mais je préférerais finir mon année de MIAS d’abord.
- Ah bon, mais dans ce cas-là vous obtiendriez votre DEUG en trois ans au lieu de deux…
- Oui, mais en finissant ma première année de MIAS j’aurais au moins validé une année. Se réorienter au deuxième semestre, c’est pas facile, si je commence le DEUG d’Economie maintenant, je ne suis pas sûre de pouvoir rattraper les cours que je n’ai pas suivis au premier semestre, ce qui me ferait redoubler de toute façon. Et puis on m’a conseillé de finir mon année pour avoir un très bon niveau en Mathématiques et en Informatique, ça m’aidera beaucoup pour le DEUG d’Eco.
Quelles sont les démarches à faire pour s’inscrire ?
- Vous retirez un dossier en mai-juin et on l’examinera pour savoir si vous pouvez être prise.
- Et à quoi font-ils attention ?
- A vos notes principalement. Vous étiez dans quelle filière au lycée ?
- S.
- Vous aviez de bonnes notes en Maths ?
- Elles étaient moyennes.
- Et cette année ?
- Ca va (je suis en DEUG de Maths…)
- Et dans les autres matières ?
- En général, ça marche plutôt bien.
- Mais pourquoi vous voulez changer alors ?
- Parce que ça ne me plaît plus.
- Dans ce cas, vous feriez mieux de changer maintenant.
- Mais je préfère finir mon année d’abord !
- C’est votre affaire… mais bon je vous aurait prévenue...
»

Non mais, comment voulez-vous qu'on s'en sorte ?
C'est pas évident d'écrire en pleine période de partiels. Mais vu que c'est presque fini, vous aurez bientôt de mes nouvelles (et de celles du monde par la même occasion).

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