Le vote des Espagnols en faveur de José Luiz Rodriguez Zapatero a-t-il été influencé par les attentats de Madrid ? De toute évidence, oui. Mais selon Le Monde daté du 17 mars, une rumeur se répand parmi la presse britannique et les milieux dirigeants italiens et américains, selon laquelle c’est « la peur du terrorisme » qui aurait déterminé les résultats du scrutin.
Evidemment, les Espagnols ont peur : quel peuple, victime du terrorisme depuis des dizaines d’années, n’éprouverait pas ce sentiment ? Cependant, plus que la peur, c’est la mémoire, ravivée par les attentats, qui est à prendre en compte. Mémoire des mensonges du gouvernement qui, s’accrochant aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, a repris la thèse des armes de destruction massive pour justifier une guerre en Irak, mémoire des protestations en masse du peuple contre cette guerre, restées sans réponse… Aznar a menti jusqu’à la fin, quand il a tout fait pour cacher à l’opinion publique l’éventualité d’une responsabilité d’Al-Qaida dans les attentats de Madrid. Le résultat du vote de dimanche dernier est donc justifié et même logique : quand un gouvernement n’est plus en accord avec le peuple qu’il dirige, il faut s’attendre à ce que ce dernier réagisse.
Oui bon d’accord, l’O.N.U. c’est pas génial contre le terrorisme international. Si ça devient LE problème de la décennie, c’est clair que sans une réforme du système on n’arrivera pas à grand-chose.

Avez-vous remarqué que quand un attentat survient aux Etats-Unis, les Américains se planquent chez eux, alors que quand ça arrive en Espagne la première réaction de la population est de sortir dans la rue ?
Différences de mentalités…

Cannibalisme poétique

La vision populaire du cannibalisme reste toujours très violente et l'attribue à des peuples primitifs et cruels. Cet acte (qui n’est plus pratiqué par aucun peuple aujourd’hui), quand il est étudié sous un angle un peu plus poussé, peut pourtant révéler des aspects étonnants.
Il faut savoir que le cannibalisme a toujours une signification plus ou moins cachée et détient une importante valeur religieuse ou magique ; celles-ci varient selon les cultures, tout comme les formes du rituel. Ainsi les indiens Guayaki (étudiés et rendus célèbres par P. Clastres) pratiquent l’endocannibalisme, en mangeant leurs morts. En effet, chez eux les morts ne doivent pas reposer dans la terre, car ainsi ils encombreraient la mémoire des vivants. Le cannibalisme est d’ailleurs une prescription : ceux qui ne participent pas au rituel sont menacés d’être tués par les morts, sauf les proches parents du défunt, qui réaliseraient une sorte d’inceste. L’estomac des membres de la tribu devient alors le cimetière des défunts, et manger les morts un moyen de faciliter le travail de deuil.
Le meilleur moyen de tuer les morts est de les accueillir en soi…

P. CLASTRES, Chronique des indiens Guayaki
Et d’après ma prof d’anthropo

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