Alors ça marche comme ça ? Des centaines de milliers de morts et des gouvernements qui s’enferment dans leur fierté en refusant obstinément de reconnaître leur responsabilité ? Indigné, offensé, le petit secrétaire d’Etat ? Il fallait bien qu’il s’y attende, le peuple rwandais vit dans le souvenir du génocide depuis dix ans et tout le désespoir qui va avec. Et il trouve encore le moyen d’étaler son orgueil en partant quelques heures plus tôt comme si de telles accusations étaient insupportables… Le fait que Kagamé soit soupçonné d’avoir joué un rôle dans l’attentat contre le président Habyarimana, c’est une autre affaire. En ce qui concerne son attitude envers la France il a osé dire ce que beaucoup pensent, à commencer par les Rwandais, qui sont les premiers concernés pour autant que je sache.
Les 800 000 morts et leurs familles, qu’est-ce qu’ils en font de leur orgueil ?

« Incident diplomatique »

Hier, pendant la commémoration du génocide qui s’est déroulé il y a dix ans, le président rwandais Paul Kagamé a critiqué les Français qui « ont l’audace de rester là sans s’excuser ». Indigné, le secrétaire d’Etat aux affaires étrangères, Renaud Muselier, qui représentait la délégation française, a écourté son séjour dans le pays. Le président Kagamé accuse le gouvernement français d’avoir « armé et entraîné sciemment les soldats gouvernementaux et les milices qui allaient commettre un génocide, alors même qu'il savait qu'ils préparaient ce génocide ».
Parmi les pays mis en cause dans le génocide rwandais, la France est le seul pays à ne pas avoir présenté d’excuses au peuple rwandais. Seule la Belgique a envoyé un haut dirigeant pour représenter le pays, à savoir le premier ministre.
« Leurs menaces et leurs efforts pour nous intimider ne m'impressionnent pas» : Paul Kagamé a ainsi fait directement allusion à la publication dans le journal Le Monde, d’un rapport l’accusant d’être à l’origine de l’attentat dans lequel le président hutu Juvénal Habyarimana a trouvé la mort et qui avait marqué le début du génocide.
Au moins 800 000 personnes tuées à la machette en un mois.
Qu’en disait-on il y a dix ans ?
La France n’ose même pas reconnaître sa responsabilité. Alors quant à demander pardon…

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